Vol et recel : La domestique dérobe des bijoux en or de sa patronne d’une valeur de 20 millions Fcfa

by amadou

C’est une rocambolesque affaire de vol commis avec infraction et recel au préjudice de l’employeur, Nd. A. Dieng qui s’est invitée ce 3 septembre, devant la barre de la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar.
En effet, la dame M. K. D. Diouf dite Dieyla, femme de ménage de son état, a été poursuivie par sa patronne qui l’accuse de lui avoir subtilisé ses bijoux en or d’une valeur de 20 millions

Les faits remontent au 12 août dernier. Dieyla qui venait en moins de 3 jours d’entamer un travail pour des tâches ménagères, a dérobé les bijoux de son employeur qui l’a traînée devant le tribunal des flagrants délits.

Face au juge, la plaignante Nd. A. Dieng a expliqué que sa femme de ménage a volé dans sa chambre à coucher l’ensemble de ses bijoux de valeur après avoir défoncé le tiroir dans lequel elle avait précieusement rangé ses parures.

« Il y avait dans ce tiroir à peu près 17 boites contenant 37 articles. C’était des bijoux de  mariage, d’autres acquis depuis ma tendre enfance et d’autres encore qu’on m’a offerts », a-t-elle expliqué.

Interpellée, la mise en cause a renseigné ne pas jouir de toutes ses facultés mentales lors des faits.

« Je ne suis pas une voleuse. J’ai été contactée par un individu qui m’a fait savoir que je devais régler une facture de 45.000Fcfa. Il m’a appelée durant 3 jours d’affilée pour que je trouve le moyen de la payer en vain. C’est lui qui m’a suggéré de prendre les bijoux. J’ignorais ce qui m’était arrivé », a déclaré la jeune Mayla. L’accusée qui explique n’avoir pas défoncé le tiroir quand elle prenait les bijoux est longuement revenue sur le film de la transaction des bijoux.

« Après avoir pris les bijoux, je suis partie à Colobane. C’est là-bas que j’ai rencontré le sieur M. Thiam à qui j’ai vendu les articles au prix d’un million 600 mille Fcfa », a-t-elle poursuivi soulignant n’avoir pas trouvé 17 boites à bijoux dans le tiroir.

« J’ai tiré le tiroir sans difficulté mais je n’y ai pas trouvé ce nombre de boites indiquées. Ça ne pouvait même pas contenir toutes ces boites dont parle ma patronne », a renseigné la prévenue.

Attrait également à la barre pour le délit de recel, M. Thiam qui a soutenu s’activer dans la vente de bijoux en or au marché Gambie au rond point de Colobane a, pour sa part, déclaré ignorer la provenance frauduleuse de la marchandise achetée chez la jeune dame.

« Quand Dieyla est venue me parler de sa volonté d’écouler les bijoux, je lui ai demandé une garantie. Elle m’a aussitôt remis sa carte nationale d’identité. Elle est venue le jeudi vers 18h, d’ailleurs après avoir finalisé avec elle, j’ai baissé mes rideaux. C’est le lendemain à 8h que les enquêteurs sont venus en sa compagnie pour me demander de leur restituer les bijoux », a dit le prévenu.

Dans ses déclarations, la plaignante, Nd. A. Dieng a renseigné que parmi les bijoux restitués, il manquait des articles qu’elle avait soigneusement gardés dans ses 17 boites. Mais pour Dieyla, tout a été vendu au commerçant M. Thiam qui bottera en touche pour se tirer d’affaire.

« Je n’ai jusqu’ici pas touché à la marchandise. Lorsque le marché a été conclu, j’ai mis les bijoux dans un sachet et je les ai enfermés dans mon coffre. Je l’ai restitué tel qu’elle me les avait remis avec tous les articles », a renseigné le commerçant.

Dans sa plaidoirie, la partie civile a attesté de la constance des faits de vol et de recel établis impliquant la responsabilité des deux (2) accusés.

« Elle a prémédité son coup et je crois qu’elle a un complice dans sa démarche. Les faits sont constants parce qu’elle a pris des bijoux d’une valeur de 20 millions Fcfa qu’elle a bazardés à 1 millions 600 mille Fcfa. Pour ce qui est du délit de recel, il est tout aussi matérialisé car ma cliente a acheté ses bijoux à 37.000Fcfa/g mais le receleur qui connaissait le prix au gramme, les a vendu au prix de 21000Fcfa/g », a soutenu l’avocat de la plaignante. Concluant, la robe noire a demandé à la cour de déclarer coupables Dieyla et M. Thiam des faits qui leur sont reprochés et de les condamner à la peine qui plaira à la juridiction. Il a ainsi sollicité le paiement de la somme de 25 millions Fcfa pour le préjudice subi par sa cliente, Nd. A. Dieng.

Dans son réquisitoire, le parquet a relevé la culpabilité des 2 prévenus en soulignant plusieurs incohérences dans le dossier.

« Dans le récit relaté par la prévenue Dieyla, il y a beaucoup de zones d’ombre. Pour 45.000 Fcfa, elle commet des infractions notamment avec les portes d’armoire, des tiroirs jusqu’à dérober les bijoux de sa patronne. Il y’a des choses que la prévenue se réserve de nous dire », croit la procureur.  Elle a, par conséquent, requis 2 ans d’emprisonnement ferme à l’encontre de l’accusée, Dieyla et 2 ans dont 6 mois ferme contre son receleur, M. Thiam.

Quant à la défense, l’affaire regorge de bizarreries et impute la faute à une tierce personne.

« C’est quand Dieyla est entrée en contact avec le nommé Touré que sa mésaventure a commencé. Elle s’est rendue à Colobane pour demander à des inconnus où est-ce qu’elle pouvait vendre des bijoux. Sa démarche prouve qu’elle n’a pas prémédité son forfait, mais était tout simplement sous l’emprise d’une force maléfique. Je ne trouve aucune explication rationnelle à ce problème, mais ce sont des choses qui arrivent dans notre société. La preuve, après avoir vendu l’or, elle est revenue continuer son travail chez sa patronne sans être inquiète », a relevé un des conseils de la ménagère. 

Selon ses avocats, elle est victime d’une arnaque menée par un individu mal intentionné que les enquêteurs peinent à débusquer.

« Les infractions sont constantes contre elle, mais ce que nous plaidons ce sont les circonstances atténuantes. La soustraction peut être frauduleuse quand elle est volontaire. Imaginez, pour 45.000 Fcfa, sa démarche a évolué jusqu’à ce qu’elle aille prendre des bijoux. C’est ce même monsieur qui l’a contacté qui lui a indiqué la voie. Elle n’a pas agi seule », a expliqué la défense qui croit à la proximité parentale de l’individu avec la famille de la plaignante.

« J’ai l’impression que cette personne là connaissait parfaitement Dieyla et savait aussi qu’elle était manipulable. C’est un monsieur qui connaissait la patronne, qui connaissait la maison et donc proche de la famille », a soutenu un des conseils de Dieyla. Les avocats ont tout de même plaidé pour sa relaxe au bénéfice du doute.

Poursuivi pour recel, M. Thiam a été défendu par son avocat en s’appuyant sur la légalité de son commerce.

« Le vendeur M. Thiam ne peut déclarer autre chose que le poids de 79 grammes qu’il a acheté à la jeune Dieyla. Il n’a pas eu le temps de les écouler parce qu’au petit matin du vendredi, les enquêteurs se sont présentés à son magasin pour reprendre la marchandise. Il a acheté dans son magasin et dans des conditions normales », a expliqué la robe noire qui estime que son client est le grand perdant dans cette affaire.

« La partie civile demande le paiement de 25 millions Fcfa alors que mon client a acheté au prix de 1 million 600 mille Fcfa, c’est illogique. M. Thiam a perdu dans cette affaire parce que la marchandise a été restituée. Déboutez-la, Mme le juge, du délit de recel.

L’affaire a été mise en délibéré au vendredi 10 septembre prochain.

Source Dakaractu

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