RENCONTRE NATIONALE AVEC LA COMMUNAUTE DES DAARA: DISCOURS DE SEM LE PRESIDENT MACKY SALL

by amadou

Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Honorables guides religieux,
Madame la Coordonnatrice du Bureau d’Assistance aux daara et aux diplômés de l’enseignement arabe,
Messieurs les Présidents des Associations et Fédérations de maitres coraniques,
Chers maîtres coraniques,
Chères ndeyu daara,
Chère lauréate Sokhna Ndatté CISSE,
Chers parents de ndongo daara,

Chers ndongo daara,
C’est avec grand plaisir que je viens à votre rencontre aujourd’hui. Je vous remercie toutes et tous pour votre présence massive.
En présidant personnellement cette cérémonie, je veux réitérer, une fois de plus, toute l’importance que j’accorde à l’inclusion et à la justice sociales, pour que toutes les forces vives de la nation participent au processus de développement national et en bénéficient, conformément à ma vision du Sénégal de tous, et du Sénégal pour tous.
De plus, s’occuper de nos daara et de nos diplômés en langue arabe, s’inscrit pleinement dans l’Axe II du Plan Sénégal Emergent dédié au capital humain, dont l’éducation et la formation constituent deux composantes majeures.
S’ajoute que pour un pays musulman à 95%, il est important de veiller à la bonne prise en charge de nos daara, outils d’éducation spirituelle depuis l’entrée de l’islam dans notre pays il y a plusieurs siècles.
D’une certaine façon, nous avons tous été des ndongo daara pour les avoir fréquentés plus ou moins assidument.
Cheikh Hamidou Kane le rappelle dès les premières pages de son roman autobiographique à succès L’aventure ambiguë, à travers ces paroles de thierno, le maître du foyer coranique.
Au foyer, dit thierno, ce que nous apprenons aux enfants, c’est Dieu. Ce qu’ils oublient, c’est eux-mêmes, c’est leurs corps et cette propension à la rêverie futile qui durcit avec l’âge et étouffe l’esprit…
Ainsi, le daara professe la Parole de Dieu, en même temps qu’il inculque l’humilité et l’humanité qui demandent à chacun d’oublier son égo pour cultiver l’altruisme et la fraternité humaine.
Le daara de Pire, de renommée internationale, communément appelé Université de Pire, fondé il y a plus de 400 ans par Serigne Khaly Amar FALL, en est un exemple, comme ceux de Thilogne et Coki, entre autres établissements coraniques qui continuent de former aux humanités et au leadership.
Je rappelle que c’est de Pire qu’est parti, après des années d’études, le groupe des révolutionnaires dirigé par Thierno Souleymane Baal pour mener la Révolution théocratique de 1776 qui réforma les mœurs et établit le régime des Alamami au Fouta.
C’est le lieu de rendre hommage à toutes les figures religieuses de notre pays qui, à travers les âges, aident à la formation aux valeurs spirituelles et sociétales qui purifient l’âme et élèvent l’esprit.
Je salue et remercie nos Khalifes généraux, ainsi que les serigne et les ndèyu daara qui continuent de perpétuer l’enseignement des valeurs authentiques de l’islam, religion du juste milieu, selon les propos du Prophète Mohamed Paix et Salut sur Lui.
Nous en avons grandement besoin, en ces temps troubles où nos valeurs de culture et de civilisation sont percutées et malmenées par les servitudes matérielles, l’imposture, le m’as-tu vu, les égos surdimensionnés et le besoin flatteur de paraitre.
En venant à cette rencontre historique, je souhaite, qu’ensemble, nous poursuivions le legs des anciens pour que les daara, alliant tradition et modernité, jouent pleinement leur rôle dans la société, et continuent d’être des remparts contre l’extrémisme.
Du reste, les performances de nos jeunes filles et garçons dans les compétitions internationales de la Oumma islamique, doivent davantage nous motiver dans notre engagement au service de nos daara.
Il me plait de rappeler ici les consécrations de :
Ndombor SENE, en 2016 en Malaisie ;
Mouhamed Moudjtaba DIALLO et Sokhna Mame Diarra NGOM, en 2017 en Malaisie ;
Sokhna Maimouna LO, en 2018 à Dubaï ;
Mouhamed Mahi TOURE, en 2021 au Maroc.
Et récemment, Sokhna Ndatté CISSE, lauréate du Premier Prix du récital du Saint Coran en octobre dernier à Dubaï.
Dans le même esprit, pour créer une émulation au plan national et aider à une préparation optimale de nos candidats et candidates, je suis heureux d’annoncer l’institution d’un Prix du Président de la République pour le Récital du Saint Coran.
En outre, je reste déterminé à poursuivre la modernisation des daara, afin qu’ils puissent s’adapter aux réalités de leur temps en gardant leur vocation traditionnelle d’éducation et de formation.
Ainsi, depuis 2012, l’Etat a mis en place des projets et programmes spécifiques d’envergure nationale au bénéfice de 1357 daara, pour un investissement total de plus de 25 milliards FCFA.
Cela a permis, entre autres réalisations :
 la construction et l’équipement de 64 daara modernes, dont 8 en cours d’achèvement ;
 la réhabilitation de 99 daara traditionnels ;
 le soutien à 76 daara préscolaires et la construction en cours de 14 daara préscolaires publics ;
 le recrutement de 100 maîtres coraniques dans la fonction publique ;
 le recrutement et la formation de 665 prestataires de services pour les daara ;
 la formation de 76 maîtres coraniques pour les daara préscolaires ;
 la formation de 1581 membres de comités de gestion des daara.
S’y ajoute que les diplômés en arabe qui remplissent les conditions sont également admis à participer au concours d’accès à la prestigieuse Ecole nationale d’Administration.
Afin de mettre en cohérence cette nouvelle dynamique de valorisation des daara et des diplômés en langue arabe, j’ai mis en place, en mai 2021, un Bureau d’assistance aux daara et aux diplômés de l’enseignement Arabe.
Cette nouvelle structure, rattachée à la Présidence de la République, est chargée, entre autres, de promouvoir la concertation avec les acteurs, organisations socioprofessionnelles et personnalités religieuses assurant le fonctionnement du système des daara.
Elle accordera une attention particulière aux programmes d’insertion, d’emploi, de financement et de protection sociale des apprenants, de leur encadrement et des diplômés de l’enseignement arabe.
Malgré nos réalisations, je sais qu’il y a encore des défis à relever pour une meilleure insertion des daara dans notre système socio-éducatif et économique.
C’est pourquoi j’ai demandé une cartographie exhaustive des daara, afin d’affiner davantage nos stratégies d’intervention.
En outre, nous travaillons à la mise en œuvre de mesures relatives :
 à la finalisation du cadre juridique et réglementaire des daara ;
 au développement des offres de formation qualifiante pour les sortants des daara ;
 et à la prise en compte des daara dans les filets de protection sociale tels que la CMU et les Bourses de sécurité familiale.
Je saisis l’occasion pour remercier les partenaires techniques et financiers qui nous accompagnent dans la modernisation des daara.
Je félicite le Ministre de l’Éducation nationale, Madame la Coordonnatrice du Bureau d’assistance aux daara et aux diplômés de l’enseignement arabe, ainsi que leurs équipes, pour le temps et les efforts qu’ils ont consacrés à l’organisation de cette mémorable rencontre.
Wa salam aleykoum wa rahamatoullah. Je vous remercie de votre attention.

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