L’enquête sur l’affaire du viol présumé de Miss Sénégal est lancée

by amadou

Pendant plus d’une semaine, le scandale Miss Sénégal a déchaîné les passions. Au départ, c’était une sordide accusation de viol et de proxénétisme qui a abouti à une multitude de plaintes devant le procureur de la République. Après celle de Aminata Badiane pour diffamation, injures publiques, mise en danger de la vie d’autrui, contre Mamico, Kader Gadji et X, des organisations féminines, dans une synergie d’ensemble, avaient riposté en estant également en justice contre la présidente du comité Miss Sénégal.

Seulement, depuis lors, les choses sont restées en l’état. Aucune convocation, encore moins d’audition, n’a été faite jusqu’ici, malgré le fait que le Procureur Serigne Bassirou Guèye, toujours en fonction, ait transmis les dossiers, avec ses instructions, à la Sûreté urbaine, selon certaines indiscrétions. 
Après une semaine intense et riche en rebondissements, les choses semblent avoir pris un coup de mou. La clameur qui avait suivi le scandale autour du concours Miss Sénégal a laissé la place au silence qu’impose la procédure judiciaire. La présidente du comité d’organisation de Miss Sénégal, Amina Badiane, avait saisi le Procureur d’une plainte contre Mamico, Kader Gadji et X alors qu’elle-même est visée par environ 200 plaintes déposées par des organisations de femmes. Même si la machine judiciaire n’a pas commencé à marcher à plein régime, elle s’emballe timidement. D’après des informations de L’Observateur, Serigne Bassirou Guèye, procureur de la République sortant mais toujours en poste, a transmis une centaine de plaintes du collectif des femmes, ainsi que celles d’Amina Badiane à la Sûreté urbaine. A ces dossiers, il a d’ailleurs joint ses instructions aux limiers qui, pour l’heure, n’ont pas encore procédé à des convocations ou auditions. On peut donc dire qu’au niveau du parquet, les choses ont bougé. L’on annonce le début des auditions dans les prochains jours.
Cette transmission du dossier à la Sûreté urbaine peut rassurer l’une des initiateurs du Collectif, Hourèye Thiam Preira. «Jusqu’à présent, nous n’avons pas eu de retour. Nous avions déposé plus de 300 plaintes à Dakar, sans compter celles dans les autres régions. D’ailleurs, nous étions même obligées de nous déplacer au greffe du tribunal, pour nous enquérir de la situation. On nous a signifié que les choses étaient toujours en l’état. Nous ne savons donc pas si nos plaintes sont recevables ou s’il y aura instruction», s’inquiétait-elle hier. 
Pourtant, le même sentiment habite les conseils d’Amina Badiane. «A ce stade de la procédure, nous n’avons toujours pas d’informations. Notre cliente n’a pas été convoquée pour être entendue depuis que nous avons déposé les plaintes auprès du Procureur», explique Me Pape Mamaye Diockou, avocat au Barreau de Paris. A l’en croire, «le Procureur n’a pas encore procédé à l’ouverture d’une information judiciaire. Mais, on ose espérer que le parquet va instruire les plaintes comme la loi le prévoit.» Pour Me Diockou, pas question d’évoquer des lenteurs administratives, «nous avons déposé une plainte, car le préjudice subi par notre cliente est énorme. Mais, nous ne pouvons pas encore affirmer qu’il n’y a pas de diligence au regard de la date à laquelle nous l’avons déposée. Il y a eu un changement dans la magistrature certes, mais il n’y a pas encore péril en la demeure».
Parallèlement aux plaintes déposées, le Collectif des femmes qui s’est attaché les services d’un avocat, compte dérouler son plan d’actions. C’est dans cette même veine qu’une marche pacifique est prévue le 19 décembre prochain. «Ce sera l’occasion pour nous de dénoncer l’apologie du viol, mais surtout pour lutter contre les violences faites aux femmes», assure la militante pour les Droits des femmes.
Cette affaire est partie des accusations de viol suivi de grossesse et de proxénétisme de Fatima Dione Miss Sénégal 2020 et de sa mère visant la responsable du Comité d’organisation de Miss Sénégal, Amina Badiane. Cette dernière avait répliqué avec des propos qui avaient enflammé les réseaux sociaux. «Si on te viole, c’est parce que tu l’auras voulu.» Malgré ses excuses, ses allégations ont choqué plus d’un. Une vague d’indignation s’était alors emparée de la toile et avait d’ailleurs poussé des associations de femmes à se regrouper autour d’un collectif, pour dénoncer cela. Ces femmes avaient ensuite joint l’acte à la parole. Majoritairement vêtues de couleur orange, elles sont allées en masse déposer des plaintes, mercredi dernier, sur la table du procureur de la République pour apologie du viol, contre la personne d’Amina Badiane. Venues de divers horizons de la capitale, elles se sont fixées comme objectif de faire condamner de telles pratiques qui encouragent les violences faites aux femmes. 
Ces plaintes faisaient suite à un élan de solidarité né sur les réseaux sociaux, après qu’Amina Badiane, présidente du comité Miss Sénégal Nouvelle Vision, a introduit une procédure judiciaire contre Mariama Kébé dite Mamico Coco, administratrice du groupe Femmes Chics sur Facebook, l’acteur Kader Gadji et X. Amina Badiane avait créé une levée de boucliers sur sa personne. Mamico Coco, à travers un Live sur son compte Instagram, avait fait témoigner plusieurs anciennes Miss sous le couvert de l’anonymat. Celles-ci ont accusé Amina Badiane ainsi que son comité de proxénétisme et de choses pas du tout catholiques. Quant à Kader Gadji, il avait, dans une petite vidéo, fustigé les propos de la dame et n’avait pas hésité à utiliser des mots crus pour la descendre en flammes. Suffisant pour qu’elle este en justice contre ses détracteurs. 
AICHA GOUDIABY 

source igfm

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