16 millions F Cfa, c’est la valeur en poulets que le patron de la Sedima, Babacar Ngom a perdue dans une opération d’aviculture que son collaborateur Pape Bakary Coly devait réaliser pour une durée de 90 jours. C’est pour cela qu’il l’a traduit hier devant le juge des flagrants délits de Dakar pour abus de confiance. Infraction pour laquelle il a été condamné à 6 mois de prison assortis du sursis en sus de la somme de 17 millions F Cfa qu’il doit payer à la Sedima en guise de dédommagement.
Alors qu’en ce moment, les poulets de chair sont un peu rares sur le marché, à l’approche de la fête de Korité, l’homme d’affaires Babacar Ngom en a perdu une très grande quantité. Le patron de la Sedima a été floué par son collaborateur Pape Bakary Coly à qui il avait remis des poussins d’une valeur de 16 millions F Cfa. Mais, au bout de 90 jours, temps de maturation des poussins, il devait vendre puis restituer à la Sedima son argent pour ensuite prendre ses bénéfices. Hélas, lorsque ce délai qui lui a été fixé est atteint, Pape Bakary Coly n’a pas respecté sa part du contrat. Et après de multiples mises en demeure qui sont restées infructueuses, l’homme d’affaires l’a traîné hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour des faits d’abus de confiance.
À la barre, représentant de la Sedima, Mamadou Doudou Sarr a indiqué que ledit montant qui est reproché au prévenu concerne le prix d’achat des poussins, de l’aliment et du matériel afférent. Soulignant ainsi que tout le matériel lui a été livré, il a révélé que le prévenu n’a versé aucune somme lorsque le projet est arrivé à terme. «Il été convenu qu’au bout de 90 jours, de vendre les poulets et de restituer le montant dépensé. Ceci fait, on devait se partager les bénéfices. Toutefois, en cas de mévente, il devait transporter la viande des poulets à l’entreprise pour sa conservation dans la chambre froide. Chose qu’il n’a pas aussi respectée», a-t-il encore renseigné.
Mais, le mis en cause Pape Bakary Coly a déclaré que la phase de maturation des poulets a coïncidé avec la saturation du marché. «Comme j’avais des difficultés pour écouler le produit, s’en est suivi un pourrissement de la viande», dit-il.
Le juge qui n’a pas cru un mot de ce qu’il a dit l’a poussé à dire la vérité. Là, il a fini de donner une autre version des faits. «Au 90ème jour, il ne me restait pas plus de 90 poulets parce que tout le reste était mort d’une épidémie. Je dois la somme de 16 millions à la Sedima. Je me suis engagé à les payer par moratoire. Je travaille avec la Sedima depuis 26 ans et pour cette dernière opération, j’ai eu à perdre plus de 20 millions F Cfa», lance-t-il.
Pour compenser le préjudice qu’a subi la Sedima, son avocat a réclamé 20 millions F Cfa après que le procureur a requis 6 mois ferme de prison contre le prévenu.
Pour leur part, les avocats de la défense ont déclaré que cette affaire a une connotation civile et non pénale. Puisque, d’après eux, c’est un business qui a mal tourné. «Le tribunal pénal ne peut pas s’immiscer dans une affaire civile», ont affirmé les robes noires. Au final, il a été déclaré coupable et condamné à 6 mois de prison assortis du sursis et à payer à titre de dommages et intérêts la somme de 17 millions F Cfa à la Sedima.
Fatou D. DIONE
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