La Radioscopie de la CRISE POLITICO-ECONOMIQUE AU SENEGAL !

by amadou

La perturbation est totale dans le pays. Et pourtant elle n’est pas seulement politique mais une
maladie liée à la trilogie de la citoyenneté, de responsabilité et de justice qui ont toutes perdu
leur valeur. Pour ne pas dire de leur existence. De 1960 à nos jours, on indexe le système
politique, mais nos dirigeants ne sont pas tombés du ciel; d’où une analyse profondément
sociologique sur l’éthique du comportement du sénégalais. Une étude en ce sens par nos
sociologues serait plus percutante.
Selon la BANQUE MONDIALE, (le ralentissement de la croissance du PIB réel serait à 4,2
% en 2022, par rapport aux 5,5 % prévus avant les chocs. La hausse des prix alimentaires et
de l’énergie, les perturbations des échanges commerciaux et une plus grande incertitude ont
fait baisser l’investissement privé. Les mêmes canaux de transmission ont contribué à une
poussée inflationniste depuis début 2022, qui a atteint son niveau le plus haut depuis des
décennies avec 14,1 % en glissement annuel enregistrés en novembre 2022, suivie d’un
ralentissement à 9,4 % en février 2023. Par conséquent, l’inflation moyenne est estimée à 9,6
% pour 2022, en augmentation par rapport aux 2,2 % de 2021, entraînée par la hausse des prix
alimentaires de 15 % en moyenne pour 2022, contre 2,9 % en 20211
).
Ce ciel économique et financier morose est sans précédent et non compté la crise politique
actuelle qui fera suspendre ou annuler des contrats d’investissements, a déjà causé des pertes
sur le climat des affaires et des biens privés et publics endommagés.
La parole présidentielle constituante en doute?
(Le président Macky Sall lui-même a fait preuve d’inconstance. Au moment de la révision
constitutionnelle, il avait déclaré qu’il ne pourrait plus être candidat s’il était réélu en 2019.
Dans un livre publié à la veille du scrutin présidentiel de 2019, il affirmait même briguer son
« deuxième et dernier mandat», en faisant un argument de campagne rien que pour se
maintenir au pouvoir2
).
Ainsi la partisannerie et les intérêts crypto-personnels des hommes politiques plus
particulièrement ceux du pouvoir poussent le Président de l’APR à vouloir briguer un
troisième mandat dont il n’a pas éthiquement le droit. Ce débat qui n’a même pas son lieu
d’être dans le contexte actuel du pays. Il faut que l’État comprenne, que ce n’est pas un
arsenal juridique et répressif qui peut contenir la soif d’une société qui veut vaille que vaille
un changement radical.
C’est avant tout un problème psychique, social et économique. Chacun peut se perdre dans
cette guérilla sociale où nous perdons déjà des êtres chers: civils comme non civils. Des
jeunes et des femmes qui sont l’avenir de ce pays. Néanmoins, les défenseurs de la troisième
candidature de Macky SALL ne font que perdre leur temps car moralement et juridiquement
le président Macky SALL n’a pas le droit d’être candidat à l’élection présidentielle de 2024.

1
https://www.banquemondiale.org/fr/country/senegal/overview.
2
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/05/04/senegal-pour-macky-sall-la-tentation-dutroisieme-mandat_6172094_3212.html.
Sous un autre angle, il faut primer le respect de la diversité politique dans ce pays car c’est la
dans discussion que jaillit la lumière, seule la puissance du Dieu bon est éternelle. Nous
aimons tous ce pays et nous devons le protéger de la plus belle des manières. Les gouvernants
doivent revenir à la réalité ne pas commettre l’irréparable dans un pays comme le Sénégal, qui
depuis 1960 a réussi à transcender les clivages identitaires et religieux pour former une seule
pirogue : UN PEUPLE-UN BUT-UNE FOI.
Au moment où ces mots sont écrits, l’annonce du dialogue politique nous enferme encore dans
la dictature des politiciens professionnels. Tout sera discuté sauf ce que veulent vraiment les
Sénégalais en matière de bien-être et de dignité pour la société sénégalaise.
Les objectifs majeurs de l’Etat du Sénégal devraient plutôt être à concrétiser le PSE tel qu’il
doit être:
 Transformation structurelle et croissance de l’économie : notamment en développant
les secteurs à haute valeur ajoutée, la compétitivité et les moteurs de création
d’emplois et de richesses, afin que la jeunesse sénégalaise ne tente pas l’immigration
clandestine qui ruine la vie de nos jeunes ;
 Maintenir capital humain, protection sociale et développement durable : en améliorant
les conditions de vie, en luttant contre les injustices sociales et en protégeant les
ressources et l’environnement ;
 Gouvernance, institutions, paix et sécurité : promouvoir l’Etat de droit, les droits de
l’homme et la justice à travers la consolidation de la paix et de la sécurité ; • Renforcer
la résilience aux risques macro-fiscaux, environnementaux, climatiques et sociaux
pour préserver les investissements dans le capital humain et les moyens de subsistance
des ménages ;
 Améliorer la compétitivité et la création d’emplois en améliorant la connectivité
numérique et physique aux niveaux national et régional et en augmentant l’efficacité
des marchés du travail ;
 Réduire les coûts énergétiques, réduire l’empreinte carbone et optimiser la structure
énergétique ;
 Promouvoir le secteur tertiaire, en stimulant la productivité et la compétitivité dans
l’agriculture et les chaînes de valeur connexes.
Pour un Sénégal meilleur et fructueux nous invitons les hommes du pouvoir de satisfaire les
demandes de la population au détriment de la clientèle politique.
ALHASSANE DIAO DIT (GNANTOU LE BERGER)
JURISTE/FISCALISTE
CITOYEN ENGAGE, SENEGAL/VELINGARA

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