Collecte et diffusion de données à caractère pornographique Ibrahima Sall couchait avec ses copines, les filmait à leur insu et menaçait de publier les vidéos

by amadou

Ibrahima Sall est un personnage particulier. Il prenait du plaisir à filmer ses copines lorsqu’il entretenait des rapports sexuels avec elles, avant de les menacer de publier leurs vidéos. Hélas, deux d’entre elles, en l’occurrence Diaba et Mame Diarra Bousso Seck, l’ont traduit devant le tribunal qui l’a condamné à 2 mois ferme, alors que le procureur avait requis 1 an ferme pour des faits de collecte et diffusion de données à caractère pornographique.



Au regard du nombre de ses victimes, Ibrahima Sall peut être qualifié de«délinquant sexuel» comme l’a dit la procureure, hier, lors de ses réquisitions. Ce gus a réussi à mettre dans son lit quatre de ses copines dont deux cousines. Il s’agit de Fatou Sarr, Marième Seck et les cousines Diaba et Mame Diarra Bousso Seck. Ibrahima Sallcouchait avec elles, les filmait à leur insu avant de menacer de publier leurs vidéos obscènes. Sur les faits, l’instruction d’audience qui a été menée hier, devant le juge des flagrants délits de Dakar, a révélé que vers les années 2014-2015, Ibrahima Sall était en couple avec Diaba Seck. Au cours de cette amourette, lorsqu’ils entretenaient des rapports sexuels, Ibrahima Sall filmait la scèneà l’insu de Diaba Seck.
Mais, il s’est trouvé aussi quelorsque Diaba Seck l’a présenté à sa cousine Mame Diarra Bousso Seck qui était à l’époque mariée, il a eu avec cette dernière aussi une relation idyllique. Il a mêmecouché avec elle.Quand Ibrahima Sall a eu un différend avec sa première copine Diaba avec qui il n’était plus en couple, il l’a menacée de publier ses photos obscènes. Finalement, il a misà exécution ses menaces, en transférant les photos«nues» de Diaba Seck à sa cousine Mame Diarra Bousso, dont il avait synchronisé le compte Icloud avec le sien.
Suite à la plainte des cousines, Ibrahima Sall a été arrêté puis inculpé pour des faits de collecte et diffusion de données à caractère pornographique, qu’il a réfutés hier devant le prétoire et en l’absence des cousines. À l’en croire, Diaba Seck était consentante lorsqu’il la filmait. «C’est elle qui m’a envoyé les photos nues. Elle était au courant lorsque je la filmais. C’est impossible que je la filme sans qu’elle soit au courant. Je ne l’ai pas menacée de publier ses photos. Le seul fait que je reconnais, c’est d’avoir envoyé ses photos à sa cousine, Diarra. Je n’avais pas l’intention de diffuser leurs photos, mais je les filmais juste par plaisir, au moment de notre intimité. À part Diarra, personne d’autre n’a vu les photos de Diaba», a-t-il narré.
Malheureusement pour lui, les réquisitions des agents ne l’ont pas conforté dans ses dénégations. Car, des messages dans lesquels il intimait à Diaba Seck de le rejoindre sous peine de publier les photos ont été découverts. Plus encore, sur lesdites conversations, il injuriait son ex qui le suppliait par tous les moyens de ne pas divulguer ses images. Sans succès. À l’endroit de Mame Diarra Bousso Seck, il dit:  «Mame Diarra était mariée lorsqu’elle m’a été présentée par Diaba. J’ai eu à coucher avec elle puisqu’elle m’avait révélé qu’elle avait divorcé. Et à propos de son compte ICloud, elle était au courant que je l’avais synchronisé avec le mien puisque c’était pour lui télécharger des applications», dit-il, en demandant pardon au tribunal parce qu’il a aussi laissé entendre qu’il était dans un projet de mariage avant ce problème.
Mais, le juge n’a pas été tendre envers lui. «Je ne peux pas comprendre le fait de sortir avec des filles ensuite coucher avec elles et te permettre de les filmer avant de les menacer de publier leurs photos. C’est quoi ça? Vous voulez détruire la vie des gens comme ça? C’est sale! C’est dégueulasse!», s’est offusqué le magistrat.
Les investigations ont révélé que les deux cousines n’étaient pas les seules victimes d’Ibrahima Sall. Il y avait aussi les nommées Fatou Sarr et Marième Seck. Pour ces dernières, le mis en cause a utilisé le même procédé, à savoir avoir une liaison amoureuse avec elles, puis une conjonction sexuelle avant de les filmer et les menacer de publier leurs images. Mais, d’après l’enquête, vu la gravité des faits, elles n’ont pas eu le courage de porter plainte contre leur bourreau, comme l’ont fait les cousines Seck.
Faisant ses réquisitions, la représentante du procureur a requis contre lui 2 ans de prison dont 1 an ferme. À en croire la parquetière, Ibrahima Sall est «un délinquant sexuel doublé d’un menteur» puisqu’il ne mesure pas la gravité des faits. Me Bachir Lo, pour la défense des intérêts du prévenu, a sollicité sa relaxe du chef de collecte illicite de données à caractère pornographique, car, dit-il, son client était en pleine conjonction sexuelle avec elles et que c’était impossible qu’il filme les victimes. En plus, ajoute-t-il, il a des vidéos qu’il a faites de concert avec elles.
 Au terme des débats, le tribunal a reconnu Ibrahima Sall coupable et l’a condamné à 2 ans d’emprisonnement dont 2 mois ferme. Mais, avant qu’il ne rejoigne le box des prévenus, le juge lui a lancé: «tu détruis la vie des gens comme ça. Après ça, elle ne vaudra rien aux yeux de tous. Parce qu’elle n’aura plus jamais de mari au Sénégal. Et après tu continues ta vie tranquillement. « Yenn yi moom dooko def di dugg aljana. Safara direct ngay dem »» (ta place n’est pas au Paradis, mais en enfer).


Fatou D. DIONE
 LES ECHOS

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