Pour avoir refusé de donner un bol de riz à son amant D. Ndiaye, la veuve D. Kâ est violentée par celui ci. Il l’a ensuite traînée dans son champ, puis lui a coupé les bras avec un coupe-coupe. Une histoire de vengeance qui a mal fini.
Maraîcher s’activant à Bayakh (Cayar), D. Ndiaye est poursuivi pour les crimes de tentative d’assassinat avec acte de barbarie qu’il a commis sur la personne de la veuve D. Kâ, son bailleur. Les faits se sont déroulés en décembre 2019.
A l’origine, les deux protagonistes étaient dans une relation amoureuse après le décès du mari de la victime. Ils auraient passé des années de bonheur et le sieur Ndiaye aurait tout fait pour rendre heureuse son amante. Habitant dans une seule et même concession, ils vivaient comme des mariés, renseigne L’Observateur.
L’homme assurait la dépense quotidienne durant toutes ces années. Il était prêt à épouser la veuve. Marié, D. Ndiaye ne partait presque plus à Ndiobène (Diourbel), son village d’origine, pour voir son épouse. Même durant les fêtes de Tabaski, il restait auprès de D. Kâ. Le courant passait bien entre eux jusqu’à ce que la femme informe D. Ndiaye de son mariage avec un autre homme.
Une nouvelle que l’accusé n’a pas pu digérer. Très remonté et surpris par cette trahison, le maraîcher commence à proférer des menaces contre son ex-copine. Les jours passent et la relation entre les deux devient de plus en plus tendue. La dame D. Kâ, propriétaire de la maison où elle loge avec ses enfants et son ex-amant, avait ensuite demandé à celui-ci de quitter la maison.
Le jour de la tentative d’assassinat, D. Ndiaye était rentré tardivement du travail. Comme à l’accoutumée, il est allé demander son repas à la femme à qui il avait remis la dépense quotidienne. Mais il n’a pas pu accéder à la chambre de son ex-copine qui était verrouillée. Coupe-coupe à la main, il défonce la porte. Il aurait violé la victime devant ses enfants avant de la traîner jusque dans son champ où il lui a sectionné les bras.
Après son abominable forfait, D. Ndiaye s’est réfugié chez son oncle à Ndangalma (Bambey), avec la complicité de son cousin I. Sarr. Ce dernier, poursuivi pour recel de malfaiteur criminel, est accusé d’avoir conseillé le prévenu de changer de puce téléphonique et de fuir tout en lui donnant 5 000 FCfa.
N’eut été son cri de secours, elle allait se vider de tout son sang. Trouvée au sol dans la cour par un voisin, D. Kâ est conduite à l’hôpital. Alertés, les gendarmes de la Brigade de Cayar ont ouvert une enquête pour mettre la main sur l’auteur de cette barbarie. D. Ndiaye et son complice seront vite appréhendés.
Devant les enquêteurs, les deux mises en cause ont reconnu les faits qui leur sont reprochés. Au moment de l’inculpation devant le juge d’instruction, I. Sarr a bénéficié d’une mise en liberté provisoire et D. Ndiaye placé sous mandat de dépôt.
Devant la barre de la Chambre criminelle de Thiès, l’accusé a avoué avoir sectionné les bras de la plaignante. Cependant, il a nié l’avoir violée. Il a expliqué que D. Kâ était sa copine et qu’il a plusieurs fois couché avec elle avant ces faits. Il n’a pas manqué de signaler qu’il ne jouit pas de toutes ses facultés mentales.
La victime D. Kâ sert une version tout à fait différente. « Je lui avais demandé de ne plus me donner la dépense quotidienne parce que j’ai rompu avec lui. Il ne cessait de me menacer depuis que je lui ai demandé de quitter ma maison. Il m’a violée avant de me traîner jusque dans son champ pour me torturer. Il a tenté de me tuer », dit elle.
L’avocat de la partie civile a souligné que D. Ndiaye n’est pas fou et n’a aucun document qui peut prouver sa folie. Pour lui, l’accusé a reconnu les faits et il doit être condamné à une peine à la hauteur de sa grave faute. Il a fini par réclamer la somme de 50 millions de FCfa à titre de dommages et intérêts.
Convaincu de la culpabilité de l’accusé, le procureur de la République a néanmoins sollicité une disqualification des faits de tentative d’assassinat avec acte de barbarie en coups et blessures volontaires ayant entraîné la perte de l’usage des membres. Il a enfin requis une peine de 20 ans de réclusion criminelle.
L’avocat de la défense a affirmé que son client n’avait pas la volonté de tuer D. Kâ. Il a demandé au juge de lui accorder une peine qui lui permettrait d’avoir une seconde chance dans la vie. L’affaire sera délibérée le 15 novembre 2021.
Source Pressafrik