Abdoulaye Gningue, suspecté d’avoir poignardé à mort son ex-femme devant ses enfants, condamné à vingt-cinq ans de prison

by amadou

Interrogé par la juge, qui lui avait demandé s’il était au courant du décès de Marie suite à sa visite, il avait répondu que ce n’était « pas son problème ». Le verdict de la cour d’assises de Seine-Saint-Denis qui l’a condamné lundi à 25 ans de réclusion criminelle lui fera peut-être comprendre que c’est bien, désormais, son « problème » aussi. Abdoulaye Gningue a été reconnu coupable du meurtre de son ex-compagne Marie, poignardée à mort devant ses cinq enfants à Aubervilliers en 2018.

Portant un masque chirurgical, comme durant tout son procès, entamé mardi dernier, à Bobigny, il a gardé les bras croisés et le regard fixé sur la présidente de la cour. L’homme de 50 ans, de nationalité sénégalaise, n’a pas cillé à l’énoncé de ce verdict. L’avocate générale avait requis trente ans de prison. La cour d’assises a assorti cette condamnation d’une période de sûreté des deux tiers et d’une interdiction définitive du territoire français.

La fille aînée de Marie a vu toute la scène
Le soir du 15 novembre 2018, Marie, 28 ans, ouvre la porte de son appartement à Abdoulaye Gningue, père de son deuxième enfant. Lui-même reconnaît avoir rendu visite à la victime ce soir-là, pour discuter de la fête qu’il voulait organiser, deux jours plus tard, pour le quatrième anniversaire de leur fils. L’enfant est alors au salon avec sa demi-sœur de huit ans et ses trois demi-frères, des triplés de neuf mois.

Auprès des enquêteurs, la fille aînée de Marie, née d’une précédente union, a témoigné de la dispute qui a éclaté entre Abdoulaye Gningue et sa mère, dans la chambre de celle-ci. Puis elle a vu Abdoulaye Gningue sortir précipitamment de la pièce et de l’appartement, un couteau à la main. Marie l’a suivi, une main portée à son cou d’où le sang jaillissait. Elle s’est écroulée sur le palier. La blessure à l’arme blanche avait sectionné l’artère, ne laissant aucune chance à la jeune femme.

Fuite à l’aéroport après le meurtre
« Je n’ai pas tué Marie, je ne l’ai pas tué », a répété Abdoulaye Gningue lundi matin aux jurés avant que ceux-ci ne partent délibérer. L’homme, dont le ton et l’attitude ont souvent excédé la présidente de la cour, a nié avoir commis tout acte de violence contre son ex-compagne et a toujours trouvé réponse pour expliquer son comportement suspicieux des heures et jours qui ont suivi le meurtre.

S’il vend son téléphone contre 30 euros le soir même à Paris, alors qu’il aurait, en poche, l’argent prévu pour la fête de son fils, c’est pour s’acheter deux galettes de crack, « son démon » qui l’a fait passer plusieurs fois en prison en France. S’il est arrêté cinq jours après le meurtre à l’aéroport de Milan, alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol pour le Sénégal, ça n’est pas une fuite mais un voyage prévu de longue date, pour planifier la future vie de son fils en Afrique, assure-t-il encore.

L’avocate générale avait jugé « monstrueux » et « immonde » le fait qu’Abdoulaye Gningue ait « qualifié (la fille aînée de Marie et son propre fils) de menteurs ».

20minutes.fr

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