Roulée dans la farine: la veuve de Serigne Mouhamadou Moustapha Sy Djamil traduit en justice l’ex employé de son défunt Mari

by amadou

Marié et père de 3 enfants, le prévenu Seydou Nourou Mbengue a été attrait à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour répondre des faits d’abus de confiance et tentative d’escroquerie portant sur un montant de plus de 570 millions au préjudice de la société Sogetrans Sau de feu Mouhamadou Moustapha Sy, ex directeur général de ladite société.

le mis en cause, Seydou Nourou Mbengue travaillait pour le compte de feu Mouhamadou Moustapha Sy. Ce dernier avait une société dénommée Sogetrans qui s’activait dans le transport et la logistique. La société avait signé des contrats avec de grandes entreprises implantées au Sénégal dans le cadre du transport. À cet effet, M. Sy avait sollicité l’appui du sieur Mbengue pour l’aider à relancer et à développer sa société Sogetrans Sau.

Devant la barre, le prévenu revient sur les faits. « Je travaillais pour mon propre compte. Il m’a sollicité pour gérer ses affaires au regard des difficultés auxquelles sa société faisait face, » mentionne-t-il. Il ajoute que c’est M. Sy qui l’a sollicité pour qu’il l’aide à signer un contrat de plusieurs milliards avec un partenaire et il est décédé la veille. « Lorsque je suis arrivé en juin 2020 comme gérant de la société de M. Sy, il y avait 10 camions et il dépensait mensuellement 12 millions sur un investissement de 200 millions pour réparer les camions parce que beaucoup de camions étaient en panne avant que son mari ne décède. J’ai travaillé dans la société Sogetrans de 2011 à 2018. En 4 mois, il a fait passer le nombre de camions de 10 à 30 camions. C’est par la suite que j’ai créé ma propre entreprise. Témoin dans cette affaire, le nommé Mamadou Samb a souligné devant le prétoire que la gestion de M. Mbengue n’a pas été une réussite et qu’à l’époque, il a été relevé de ses fonctions parce qu’il n’avait pas atteint ses objectifs. Il m’avait supplié de revenir travailler dans Sogetrans.

Pour Me Boubacar Ba, l’un des conseils de la partie civile, il soutient que la Sogetrans avait de réelles difficultés avec des foyers de tension à apaiser, des comptes bancaires bloqués et des camions en panne. L’autre conseil, Me El Hadji Malick Basse de s’indigner de l’attitude de M. Mbengue. « C’est en 2018 lorsque la société a eu des problèmes qu’il est parti  créer sa propre société concurrente. Il a abandonné le navire et c’est lâche. On lui avait remis 80 véhicules neufs et en 2018, il vous dit qu’il ne restait que 11 », martèle-t-il.
Il ajoute que la société a perdu 16 milliards de Sococim qui a résilié le contrat qu’il avait avec Sogetrans. Au lendemain du décès de M. Sy, la société Sogetrans a été attaquée par Sahel Gaz et Iveco. « M. Mbengue étant à la tête de Sogetrans n’a payé que 4 créanciers et les autres comme Carrefour Automobile réclamaient leurs créances. Il n’a payé que 7 millions en 14 mois. Le pire est qu’il a refusé de nous restituer les véhicules et c’est ça l’infraction. On lui a donné des camions à charge qu’il devait exploiter et payer les créanciers à chaque mois pour un montant minimum de 20 millions », s’énerve-t-il.

Selon Me Borso Pouye, les manœuvres du prévenu ont débuté le moment où il a donné à sa société le nom de son aïeul Serigne Babacar Sy. « Il a dupé Mansour Sy. Il y a eu une remise et un mandat. Il a refusé de restituer lorsqu’une sommation lui a été faite. Cette affaire pouvait ne pas en arriver là s’il avait restitué les véhicules comme on le lui avait demandé à la gendarmerie. Et il a encore entre ses mains les véhicules. C’est au nom de la veuve et des orphelins de Serigne Moustapha qu’on réclame une réparation », a plaidé la robe noire. 

Lors de son réquisitoire, le parquet a requis une application de la loi. Du côté de la défense, Me Soumaré a signalé au tribunal que le prévenu a reçu une assignation devant le tribunal de commerce alors qu’on s’apprêtait à signer un procès-verbal de conciliation. Mon client est un homme respecté, il n’est pas un escroc comme l’a décrit Me Borso Pouye. L’entreprise du plaignant était au rouge et mon client a apporté son expertise, ses marchés. Le sieur Mbengue a relevé le parc automobile à 30 camions alors qu’il n’y en avait que 11. Depuis son arrivée à la société Sogetrans, mon client a payé une dette de 53 millions en 10 mois alors que la totalité de la dette était de 200 millions de nos francs.

Ainsi, il déclare son client comme un otage d’une procédure et d’un dysfonctionnement d’un système judiciaire. Sur ce, il sollicite du tribunal un  renvoi des fins de la poursuite sans peine ni dépens. Quant à Me Ibrahima Mbengue si la partie civile n’était pas dans des difficultés, j’en suis sûr qu’on n’allait pas en arriver là. « Elle avait connu des difficultés et avait des problèmes pour fonctionner. C’est mon client qui l’a relevé », a plaidé la robe noire. Concernant la tentative d’escroquerie, il est reproché à mon client d’avoir mis le logo de la société Sogetrans sur les véhicules de la société « Casi ». C’est une infraction qui a été créée pour appuyer l’autre. L’affaire a été mise en délibéré jusqu’au 20 août prochain.

Dakaractu

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