Pour avoir remarqué un manque de 12.000.000 de francs de la tontine qu’il gérait : El. M. Sylla traîne sa caissière R. Diatta enceinte de 4 mois devant la justice

by amadou

Âgée d’une cinquantaine d’années, la dame Ramata Diatta a été appelée à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour répondre des faits d’abus de confiance. Elle est poursuivie par son employeur El Hadji Malick Sylla, qui l’accuse d’avoir soustrait frauduleusement la somme de 12. 835.000 dans le coffre-fort où elle gardait l’argent de la tontine qu’il lui confiait. Heureusement pour elle, elle a été condamnée à 1 an assorti de sursis.

Même si Ramata Diatta ne s’est pas souciée de son état de grossesse en commettant son forfait, le juge du tribunal des flagrants délits, lui, a été très clément d’empêcher ce fœtus de se développer dans les dures conditions carcérales. Attrait à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour des faits d’abus de confiance, Ramata, enceinte de 4 mois, a échappé à une peine ferme de prison en récoltant 1 an assortis de sursis. Résidente de l’unité 11 de Keur Massar, elle a été traduite en justice par son boss. Auparavant femme de ménage à Sandaga, elle a été embauchée comme caissière par la partie civile, Elhadji Malick Sylla.

Ce dernier, commerçant et propriétaire de deux boutiques de tissus, gérait en même temps une tontine dans ce marché. À cet effet, la mission de Ramata consistait à regrouper les cotisations des participants qu’elle déposait dans un coffre-fort dont elle était la seule personne à détenir les clés. La tontine regroupe 60 personnes qui cotisent mensuellement, chacune, 200.000 francs et à chaque fin de mois, le gagnant empochait 18.000.000 francs. Mais, Malick s’est trompé sur toute la ligne en  confiant  en faisant confiance à sa caissière de telles sommes. Car Ramata a détourné la somme de 12. 835.000 francs des fonds. C’est en suivant le comportement suspect de la prévenue que Malick a constaté le trou béant. L’ayant interrogée dans un premier temps, Ramata n’a voulu donner aucune explication sur les millions de francs partis disparus. C’est ainsi que son employeur a saisi la justice.

Ramata, prévenue : «Je ne compte pas rembourser l’argent parce que ce n’est pas moi qui l’ai pris. J’ai peut-être mal géré, mais je n’ai pas utilisé cet argent à des fins personnelles»

Revenant sur les faits qui l’opposent à sa caissière, le plaignant dit être sidéré par la mauvaise foi de la mise en cause. «Un commerçant m’a emprunté un million de francs. Je l’ai amené auprès de Ramata pour qu’elle sorte l’argent de la tontine. Mais j’ai remarqué qu’il y avait quelque chose qui clochait parce qu’elle faisait semblant d’être occupée afin de ne pas lui donner l’argent. Plus tard, elle est sortie et est revenue avec 400.000 francs. C’est par la suite que mon frère m’a appelé pour me dire qu’elle les avait pris d’un de mes magasins. La nuit, je l’ai appelée pour lui demander ce qui n’allait pas et elle m’a appris qu’il y avait un manquement mais ignorait le montant exact. C’est au lendemain, après avoir fait le calcul, que j’ai su qu’il s’agissait de 12.835.000 francs.»

Le teint noir foncé, Ramata est une femme intraitable qui ne se laisse pas faire. Bien qu’elle ait reconnu les faits sans ambages devant les enquêteurs, elle est venue tout nier à la barre, hier. «J’ignore comment les 12.000.000 ont disparu. Je ne compte pas rembourser l’argent parce que ce n’est pas moi qui l’ai pris. J’ai peut-être mal géré mais je n’ai pas utilisé cet argent à des fins personnelles», a-t-elle sèchement répondu au prétoire. À la regarder, on sent facilement qu’elle était très remontée contre son boss qu’elle épiait avec mépris.

Conseil de la partie civile : «Assistée par son avocat, Ramata avait reconnu à la police être la responsable de ces manquements. Les participants de la tontine également ont confirmé avoir versé leur cotisation»

Mais, pour le conseil de la partie civile, Me Mamadou Ciss, la prévenue ne cherche qu’à se dégager de sa responsabilité pénale. « Assistée par son avocat, Ramata avait reconnu à la police être la responsable de ces manquements. Les participants de la tontine également ont confirmé avoir versé leur cotisation », argue la robe noire qui réclame pour son client la somme de 20.000.000 en guise de dommages et intérêts.

À la suite du représentant du ministère public qui a requis l’application de la loi, l’avocat qui assurait la défense de la prévenue, Me Youssoufa Camara, a estimé qu’il y a un doute dans cette affaire et que sa cliente doit en bénéficier. D’autant plus qu’elle doit faire des visites prénatales chaque mois.

Finalement, le tribunal l’a déclarée coupable avant de la condamner à une peine d’un an avec sursis et d’allouer la somme de 13,5 millions à la victime.

Adja Khoudia Thiam, Stagiaire-Actusen.sn

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