La Sénégalaise Astou Ndao accouche en pleine mer, des migrants l’assistent puis jettent son bébé mort-né

by amadou

vers l’Espagne en prenant une pirogue. Dans un récit poignant est teinté d’une série d’épreuves, Ndao a partagé les détails déchirants de son périple périlleux. Étant enceinte de neuf (9) mois lorsqu’elle a entrepris le voyage en 2019, elle a bravé les vagues tumultueuses de l’océan avec pour seul espoir une vie meilleure en Espagne. Son récit, cependant, est marqué par une tragédie inimaginable : son accouchement en haute mer.

« C’est en pleine mer que j’ai accouché au milieu des candidats. En plus de l’accouchement dans des conditions atroces, mon bébé de sexe masculin a perdu la vie. Durant la délivrance, j’ai eu beaucoup de complications émaillées d’un saignement en abondance. Je n’étais assistée que par des hommes et femmes sans aucune connaissance en la matière», a relaté Astou Ndao.

Le corps sans vie du nouveau-né a été rejeté dans l’océan par d’autres candidats au voyage. Malheureusement pour la jeune femme, cet accouchement précaire ne l’a pas laissé sans séquelles. L’absence de soins adéquats pendant sa période post-partum l’a laissée dans un état de santé précaire, même après avoir reçu des soins médicaux en Espagne. Alors qu’elle lutte pour retrouver sa santé, la stigmatisation sociale et les conséquences de sa décision de partir sans le consentement de sa famille et de l’homme dont elle portait l’enfant continuent de hanter son existence.

« Jusqu’ici, j’ai une santé très fragile. Ce, malgré tous les efforts consentis par les blouses blanches espagnoles qui m’ont accueillie. Ce qui explique d’ailleurs que je n’arrive toujours pas à décrocher un emploi ici en Espagne. Pendant une semaine, je ne vivais que de biscuits et de lait en poudre, alors que je continuais à perdre du sang. J’ai frôlé la mort. D’ailleurs, je me demande vraiment pourquoi j’ai affronté ces milliers de kilomètres dans l’océan. Pour vivre dans un perpétuel malheur», a regretté la jeune dame de 39 ans.

En dépit de toutes ces conditions de vie difficiles, elle ne compte pas retourner au pays. «Je veux bien, mais ma dignité ne me permet pas de fouler le Sénégal tant que je suis encore en vie. Et ce, pour plusieurs raisons. J’ai contracté une grossesse hors mariage qui avait fini de faire de ma famille la risée de tout mon quartier, j’ai quitté le pays sans le consentement de mes parents, encore moins de l’homme dont je portais le bébé. Pis, dans toute cette histoire de mon émigration clandestine, c’est mon accouchement en haute mer devant des centaines de Sénégalais qui m’a marquée», a confié la jeune qui est toujours marquée par son passé.

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