Lors d’une conférence de presse à Conakry, le 2 juin 2025, à l’issue de ses échanges avec le Premier ministre guinéen Amadou Oury Bah et le président Mamadi Doumbouya, Ousmane Sonko a été questionné par un journaliste de RFI sur la disparition, depuis juillet 2024, de deux activistes guinéens, Oumar Sylla (« Foniké Mengué ») et Mamadou Billo Bah, ainsi que du journaliste Habib Marouane Camara. Abordant ce sujet sensible avec prudence, le Premier ministre sénégalais a souligné les limites de son intervention dans le cadre de sa visite de travail.
« Je suis venu pour une tournée économique, et voilà une question éminemment politique », a-t-il répondu, insistant sur le respect de la souveraineté des États. « Les États, quel que soit le niveau de fraternité, ont une réalité interne qu’il faut respecter. » Face aux appels à une prise de position publique, Sonko a opté pour la retenue, conforme à sa vision de la diplomatie entre voisins. « Je m’abstiendrai de venir en Guinée pour dicter aux Guinéens ce qu’il faut faire », a-t-il déclaré.
Il a ajouté : « si mes relations amicales me le permettent, et si je devais en parler, ce serait en douce, de manière amicale, pas dans une conférence pour dire ce que j’ai fait ou dit. » Sans éluder les préoccupations sur les libertés publiques, il a relativisé en évoquant les défis internes du Sénégal : « Il y a des arrestations au Sénégal pour divers délits, parfois qualifiés de politiques. Ce n’est pas aux autorités guinéennes de nous dire quoi faire. »
Sonko a conclu par un appel à la stabilité régionale : « Je prie pour que le Sénégal, la Guinée et tous nos pays connaissent la paix, la concorde, malgré les divergences d’opinions inévitables. » Après Conakry, il a repris sa tournée régionale de six jours, entamée en Côte d’Ivoire, en direction de Freetown, en Sierra Leone.