Un simple différend financier s’est transformé en drame sanglant, révélant les sombres dessous de la collaboration entre indicateurs et forces de l’ordre. À Yeumbeul, l’enquête sur le meurtre brutal de Pape Coulibaly, alias Dias, a franchi un cap décisif avec les aveux glaçants de Kalidou Thiam, indicateur de police, arrêtés à Tambacounda.
Le 4 février 2025, dans les ruelles sombres de Yeumbeul-Nord, Pape Coulibaly est aperçu par Kalidou Thiam et son acolyte, l’agent du Groupement mobile d’intervention (GMI), Landing Goudiaby. D’après les révélations exclusives obtenues par L’Observateur, le duo décide alors de l’embarquer de force vers Tally-bou-khonk, à Malika. Là-bas, le drame se noue : Kalidou Thiam passe à tabac Dias avec une violence inouïe, allant jusqu’à lui ôter la vie.
Interpellé le 18 juin à Tamba, Kalidou Thiam n’a pas tardé à craquer sous les interrogatoires menés par les limiers de Yeumbeul. Il a reconnu avoir infligé les coups mortels, tout en affirmant avoir voulu « régler un vieux contentieux » avec Dias. Un contentieux lié, selon ses propres mots, à une histoire de dette. L’agent du GMI, qui l’accompagnait, aurait tenté, en vain, de calmer son ami pris de rage.
Face à la gravité des aveux, les enquêteurs ont annulé la confrontation initialement prévue entre Kalidou Thiam et Landing Goudiaby, déjà en détention préventive à Rebeuss. « Après les confessions exhaustives de K. Thiam, cet exercice était devenu inopportun », confient des sources policières à L’Observateur.
Mais l’enquête ne s’est pas arrêtée là. Dans un souci de clarification du mobile exact, les policiers ont confronté Kalidou Thiam à la petite amie du défunt, M. D. Barry, témoin clé de l’enlèvement. Elle a raconté comment Dias, dans un dernier souffle, lui a révélé l’identité de son agresseur : Kalidou Thiam. Elle confirme également le motif évoqué : une vieille dette.