La reddition des comptes est plus que jamais au cœur de l’agenda politique sénégalais. Fidèle à son engagement de transparence, le nouveau pouvoir poursuit sans relâche les enquêtes sur les pratiques financières du précédent régime. Une des affaires les plus médiatisées du moment met en cause Amadou Sall, fils de l’ex-président Macky Sall, aujourd’hui ciblé par plusieurs procédures judiciaires.
Selon les révélations du journaliste Cheikh Yérim Seck sur le plateau de Sen Show (Sen TV), une enquête judiciaire a été lancée en octobre 2024 par le Pool judiciaire financier (PJF), en collaboration avec la Division des Investigations Criminelles (DIC). Elle concerne trois sociétés immobilières et un patrimoine foncier évalué à 55 milliards de F CFA.
Mais ce n’est là qu’un pan de l’affaire. Un virement suspect de 10 milliards de F CFA fait également l’objet d’une investigation. Un rapport de la CENTIF indique que les fonds ont été transférés via des bons de caisse vers un compte logé à la NSIA au nom de Woodrose Investment Ltd. Bien que cette entreprise soit officiellement enregistrée au nom de Ndèye Seynabou Ndiaye, celle-ci avait donné procuration à Amadou Sall, suggérant qu’il en serait le bénéficiaire effectif.
Les proches d’Amadou Sall contestent toute irrégularité. Selon eux, ces fonds proviendraient de la vente d’un terrain offert par Macky Sall en 2014, une transaction supervisée par l’ex-député Farba Ngom, lui aussi cité dans l’enquête. Ils assurent qu’Amadou Sall dispose de toutes les pièces justificatives nécessaires.
L’affaire s’inscrit dans un dossier plus vaste impliquant d’autres personnalités, comme Racine Sy, pour un total de 125 milliards de F CFA. Le procureur du PJF a requis des mandats de dépôt pour la plupart des suspects, à l’exception de Mamadou Daff, mis en cause dans un virement de 35 millions de F CFA.
SENEGO