Dakar, 7 juillet 2025 – Dans une déclaration publique poignante, le président du Groupe CCBM et de l’Union Nationale des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture du Sénégal (UNCCIAS) a tenu à s’exprimer avec gravité sur l’avenir de l’industrie automobile au Sénégal. Un message d’autant plus marquant qu’il mêle loyauté personnelle, lucidité économique et patriotisme industriel.
🤝 Une relation personnelle intacte, mais une exigence de vérité
Le président du Groupe CCBM rappelle entretenir une relation sincère et respectueuse avec le Premier ministre Ousmane Sonko. Toutefois, il insiste sur la nécessité de distinguer les liens personnels des responsabilités institutionnelles. « Un Premier ministre incarne une vision de l’État », souligne-t-il, en appelant à une contribution constructive au débat national sur l’industrie.
⚙️ Un demi-siècle d’espoirs trahis
Le rêve d’une industrie automobile nationale n’est pas neuf. Depuis les années 60, plusieurs projets ont vu le jour… puis se sont effondrés. De Berliet Sénégal en 1963 à CCBM Automobile en 2010, en passant par Senbus Auto et Seniran Auto, les exemples ne manquent pas. Malgré les efforts, la filière peine à survivre.
Le constat est amer : marché intérieur trop étroit, absence de protection, concurrence étrangère subventionnée, déficit de stratégie industrielle. Autant de freins à une production locale pourtant compétente et engagée.
❌ Des partenariats étrangers sans mémoire ni cohérence
Alors que l’État multiplie les protocoles avec de nouveaux entrants comme KIA ou Mercedes, les industriels locaux, qui ont investi dans le pays pendant des décennies, sont tenus à l’écart. « Nous vivons une humiliation silencieuse », déplore le président du CCBM, dénonçant une politique de projets à courte vue et de partenariats sans fondements solides.
📢 Un appel à la souveraineté industrielle
L’indignation se transforme en proposition. Le dirigeant appelle à soutenir les industriels déjà présents, à valoriser l’existant, et à construire une stratégie nationale fondée sur le « produit au Sénégal ». Il insiste : « On ne bâtit pas une nation avec des projets à durée limitée. »
La Chine est citée en exemple : partie de rien en 1964, elle est aujourd’hui un géant mondial de l’automobile grâce à la confiance placée dans ses propres industriels.
🛠️ Le message est clair : il est encore temps, mais il faut un cap
Le président du Groupe CCBM ne se contente pas de critiquer. Il propose un virage stratégique :
- ✅ Soutenir les industriels existants avant d’importer du rêve
- ✅ Valoriser nos usines, nos ingénieurs, nos équipes
- ✅ Défendre les pionniers d’ici face aux opportunistes d’ailleurs
- ✅ Faire de l’automobile un pilier stratégique, pas une vitrine éphémère
✍️ Conclusion
Plus qu’un simple plaidoyer, c’est un cri du cœur et de raison que lance aujourd’hui le président du Groupe CCBM. Un appel à réconcilier ambition industrielle, souveraineté économique et cohérence nationale. À l’heure des grands choix, le Sénégal doit décider : le courage ou la répétition.