Marchés publics au Sénégal I Conflit d’intérêts et surfacturation : Le cas Ramez Samir Bourgi–Rayan Hachem
Dans le cadre d’un important marché public d’importation de riz, les sociétés Avantis et Africa & Co se sont partagées les volumes à parts égales. Une répartition qui semble normale… jusqu’à ce que l’on découvre que les deux entreprises ont les mêmes associés : Ramez Samir Bourgi, actionnaire majoritaire et Rayan Hachem, Directeur général d’Avantis et actionnaire d’Africa & Co. Une situation qui pose un conflit d’intérêts flagrant, contraire aux règles du Code des marchés publics.
Marchés publics au Sénégal I Conflit d’intérêts et surfacturation : Le cas Ramez Samir Bourgi–Rayan Hachem
MM. Bourgi et Hachem, tous deux quadragénaires et de nationalite sénégalaise, sont également associés dans la chaîne de restauration rapide « Planet Kebab ». Autre point troublant : Africa&Co semble avoir été créée uniquement pour remporter ce marché, sans antécédents ni quitus administratif. Le contrat a été signé non pas par un dirigeant habilité, mais par un simple coursier : cette anomalie ouvre la porte au soupçon de faux et usage de faux en écriture publique. Du côté de M. Bourgi, celui-ci clame ne pas gérer Africa&Co. Or, sa position d’actionnaire principal et sa proximité professionnelle avec M. Hachem, remettent sérieusement en question la sincérité de cette version.
Mais l’affaire ne s’arrête pas là. M. Bourgi serait également le promoteur de GSO, la société qui a obtenu, sans appel d’offres, un contrat de plusieurs centaines de milliards de francs Cfa avec les Douanes sénégalaises, pour le programme PROMAD, financé par l’État. Le flou reste entier sur l’usage réel de ces fonds et aucun mode de contrôle transparent n’a été mis en place.
En attendant, dans la dynamique du Jub Jubal Jubanti, il urge de procéder à l’audition urgente de M. Ramez Samir Bourgi, au même titre que R. Hachem. De même que l’ouverture d’une enquête approfondie sur Avantis, Africa & Co, GSO et le projet PROMAD et la mise en place de mesures conservatoires (gel des avoirs, saisies, audit financier), pour préserver les preuves et protéger les fonds publics.
La gestion transparente des marchés publics est un impératif démocratique. Toutes les parties mises en cause doivent répondre sans délai.
Une question s’impose : l’absence d’audition de M. Bourgi tiendrait-elle à ses réseaux d’influence bien établis dans le monde judiciaire a Dakar, encore influencés par l’ancien régime ? Si ces pratiques venaient à être confirmées, il resterait très peu de doutes quant à la nécessité de mesures judiciaires immédiates. Il sera essentiel de suivre l’évolution judiciaire de cette affaire clé, pour l’intégrité de l’administration publique au Sénégal.