Incarcéré dans le cadre d’une précédente procédure, Farba Ngom a été extrait de sa cellule ce mardi 6 mai pour être à nouveau entendu par le juge du premier cabinet financier. Cette fois, il a été formellement inculpé pour « association de malfaiteurs en bande criminelle organisée ».
Cette nouvelle audition ne s’inscrit pas dans le cadre du dossier mené par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), mais dans une enquête parallèle conduite par la Section de recherches (SR) de la gendarmerie, portant sur le controversé lotissement dit BOA.
Selon les informations de Libération, les questions du magistrat ont porté sur les conditions de cession de plusieurs parcelles à des sociétés civiles immobilières (SCI), certaines soupçonnées d’être liées directement ou indirectement à l’actuel maire d’Agnam. Après cet interrogatoire, Farba Ngom a regagné sa cellule, mais les investigations se poursuivent, désormais bien au-delà de sa seule personne.
Dirigée par le parquet financier sous la supervision du parquet général, cette procédure vise à faire toute la lumière sur plus d’une douzaine d’attributions foncières sur le site concerné. Au cœur de l’enquête : des SCI soupçonnées d’avoir servi de façade à des intérêts privés, dans une opération immobilière qui pourrait cacher des pratiques de spéculation foncière ou d’enrichissement illicite.
Les enquêteurs s’emploient à identifier les véritables bénéficiaires de ces opérations, au-delà des gérants déclarés, et à déterminer le statut juridique et physique de chaque parcelle attribuée : y a-t-il eu revente déguisée ? Des rétrocessions ont-elles été opérées à des conditions suspectes ? Les réponses à ces questions devraient permettre de dresser une cartographie précise du réseau d’attribution du site BOA.