NOIR DE COLÈRE: Bodiel Diop poignarde mortellement Marième Diop, la femme de son frère

by amadou

Pour avoir taxé de raté et d’homosexuel son beau-frère Bodiel Diop, Marième Diop en a payé le prix fort. Car, elle a été poignardée mortellement par ce dernier. Ainsi, pour des faits de meurtre avec préméditation et détention d’arme de la 5e catégorie sans autorisation administrative, cet accusé risque la réclusion criminelle à perpétuité.


Lorsqu’elle rejoignait la maison de Bodiel Diop, c’était juste pour gagner son pain à la sueur de son front. C’est-à-dire travailler comme femme de ménage dans la demeure de cette famille résidant à Grand-Yoff. Hélas, Marième Diop ne savait pas qu’elle allait y trouver la mort. En effet, après 12 années de loyaux services dans cette demeure, elle a fini par épouser le frère de son bourreau. Mais, elle a été froidement tuée par Bodiel Diop, le frère de son époux.
A propos du différend qui opposait les deux parties à l’époque, il a résulté de l’ordonnance de renvoi que courant 2018, lors d’une altercation, la défunte avait traité de «raté et d’homosexuel» son beau-frère Bodiel Diop. Celui-ci, noir de colère, a mûri un plan pour la liquider. Il a acheté des couteaux. Il est alors allé trouver sa victime assise sur son lit pour lui assener deux coups. Marième Diop a succombé à ses blessures.
La mère de l’accusé, entendue, a révélé que son fils est indiscipliné et il a eu par le passé des problèmes psychiques.
Entendu devant le magistrat instructeur, Bodiel Diop avait déclaré qu’il faisait du djihad et que dans le Coran, il était dit qu’il fallait mettre fin à la vie d’une personne qui qualifiait son prochain d’homosexuel. Selon lui, c’est ce qu’il a fait avec Marième Diop. Il expliquait au juge d’instruction qu’iI n’avait pas regretté son acte et qu’il avait l’intention de la tuer et non de la blesser.



Bodiel Diop avoue tout : «J’avais bien mûri le dessein de la tuer. Je suis sain et sauf. Ce que j’ai fait, c’est du djihad»


Hier, devant la chambre criminelle de Dakar, il a réitéré les mêmes aveux. Ne regrettant pas du tout son acte criminel, il a balayé d’un revers de main une quelconque altération de ses facultés de discernement. «Depuis 1990, je suis malade et ce jusqu’en 2006, avant que je ne sois interné à l’hôpital Fann. J’ai des problèmes mentaux. J’entends des voix qui résonnent dans ma tête. J’étais à l’étranger, mais c’est après mon retour au pays que la maladie s’est manifestée», dit-il d’emblée. Sur le différend, il explique : «dans ma maison, ils ont l’habitude de m’insulter. Ma mère ne m’a jamais considéré. La veille, je me suis battue avec ma mère à qui j’ai asséné des coups de banc. Marième ne cessait de me lancer des traques. Elle m’a traité de raté. Elle m’a dit que j’ai raté ma vie. L’un des couteaux s’est cassé lorsque je lui ai administré un coup. Je l’ai poignardé au ventre. Je l’ai poignardé à 3 reprises. J’avais mûri le dessein de la tuer. Lors de la commission des faits, je n’étais pas malade et je n’avais rien. Je suis sain et sauf. Ce que j’ai fait, c’est du djihad. Je ne faisais que du djihad mais je n’ai rien fait», a narré cet accusé qui a révélé à la chambre que vers les années 1989, il faisait partie de deux gangs qui cambriolaient.



La représentante du parquet requiert la réclusion criminelle à perpétuité

La représentante du parquet a relevé dans la procédure que les témoins qui ont été entendus au cours de l’enquête ont dit que les antagonistes n’ont jamais eu une altercation. Sollicitant la réclusion criminelle à perpétuité contre lui, elle ajoute : «c’est avec émoi et consternation qu’on constate ces faits. Il n’y a pas de mobile. Lui aussi a réfuté cette prétendue démence. Il dit avoir être victime de sa religion parce que, dit-il, celle-ci vous dicte de tuer celui qui vous qualifie d’homosexuel. C’est à vous M. le Président d’agir et de sanctionner à la hauteur des faits ! La vie est sacrée et aucune religion au monde n’accepte ça. Les faits sont constants, il y a un récit clairvoyant des faits. Et il n’y a aucune altération puisque ce sont les mêmes propos qu’il a tenus depuis l’enquête jusqu’à la barre de ce tribunal».
Pour sa part, l’avocat de la défense, Me Seyba Danfa, a indiqué que la place de son client n’est pas en prison. Mieux encore, la robe noire a précisé que le juge d’instruction devait ordonner une expertise médicale pour voir son état de santé. «L’expertise doit être ordonnée. Il a besoin d’une obligation de soins», a tonné le conseil. Délibéré le 12 juillet prochain.

Fatou D. DIONELES ECHOS

jotaay.net

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